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Involuntary memory6:與現在不可調和的過去的一刻放置在我身邊的假象是不會持久的...我的記憶無疑在肯定感覺的差異,但它所做的無非是組合同質因素
2010/12/06 22:46
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然而,這個把與現在不可調和的過去的一刻放置在我身邊的假象是不會持久的。當然,我們可以延續有意識的記憶中的場景,它並不比瀏覽一部畫冊更需要我們費勁。從前,比如我第一次到德·蓋爾芒特親王 夫人府去的那天就是這樣,從我巴黎寓所的陽光燦爛的院落,我百無聊賴地隨意觀望,時而看一看貢布雷的教堂廣場,或者巴爾貝克的海灘,仿佛翻閱一部在我去過的各個地方寫下的水彩畫冊便能闡明眼下的這一天。而且,我還帶著收藏家的自私的樂趣,一邊將自己記憶的插圖如此這般地分門別類,一邊對自己說:「我這輩子畢竟還看到過美的事物。」這時我的記憶無疑在肯定感覺的差異,但它所做的無非是組合同質因素。我剛才進行的三次回憶,其情況已不復如此,它們不是使我對自我有比較快慰的看法,恰恰相反,我幾乎懷疑起這個自我在當前的實在性了。
(p.199~200 追憶似水年華 VII 重現的時光 聯經版 1992)
But that illusion which brought near me a moment of the past incongruous to the present, would not last. Certainly we can prolong the visions of memory by willing it which is no more than turning over an illustrated book. Thus formerly, when I was going for the first time to the Princesse de Guermantes’ from the sun-lit court of our house in Paris, I had lazily focused my mind at one moment on the square where the church of Combray stood, at another on the sea shore of Balbec, as I might have amused myself by turning over a folio of water-colours of different places I had visited and cataloguing these mnemonic illustrations with the egotistical pleasure of a collector, I might have said: “After all, I have seen some beautiful things in my life.” Doubtless, in that event, my memory would have been asserting different sensations but it would only have been combining their homogeneous elements. That was a different thing from the three memories I had just experienced which, so far from giving me a more flattering notion of my personality, had, on the contrary, almost made me doubt its very existence.
(Translated by Stephen Hudson)
Mais ce trompe-l’oeil qui mettait près de moi un moment du passé, incompatible avec le présent, ce trompe-l’oeil ne durait pas. Certes, on peut prolonger les spectacles de la mémoire volontaire, qui n’engage pas plus de forces de nous-même que feuilleter un livre d’images. Ainsi jadis, par exemple, le jour où je devais aller pour la première fois chez la princesse de Guermantes, de la cour ensoleillée de notre maison de Paris j’avais paresseusement regardé, à mon choix, tantôt la place de l’Église à Combray, ou la plage de Balbec, comme j’aurais illustré le jour qu’il faisait en feuilletant un cahier d’aquarelles prises dans les divers lieux où j’avais été et où, avec un plaisir égoïste de collectionneur, je m’étais dit, en cataloguant ainsi les illustrations de ma mémoire : « J’ai tout de même vu de belles choses dans ma vie. » Alors ma mémoire affirmait sans doute la différence des sensations, mais elle ne faisait que combiner entre eux des éléments homogènes. Il n’en avait plus été de même dans les trois souvenirs que je venais d’avoir et où, au lieu de me faire une idée plus flatteuse de mon moi, j’avais, au contraire, presque douté de la réalité actuelle de ce moi.
(l’édition Gallimard, Paris, 1946-47 )
(p.199~200 追憶似水年華 VII 重現的時光 聯經版 1992)
But that illusion which brought near me a moment of the past incongruous to the present, would not last. Certainly we can prolong the visions of memory by willing it which is no more than turning over an illustrated book. Thus formerly, when I was going for the first time to the Princesse de Guermantes’ from the sun-lit court of our house in Paris, I had lazily focused my mind at one moment on the square where the church of Combray stood, at another on the sea shore of Balbec, as I might have amused myself by turning over a folio of water-colours of different places I had visited and cataloguing these mnemonic illustrations with the egotistical pleasure of a collector, I might have said: “After all, I have seen some beautiful things in my life.” Doubtless, in that event, my memory would have been asserting different sensations but it would only have been combining their homogeneous elements. That was a different thing from the three memories I had just experienced which, so far from giving me a more flattering notion of my personality, had, on the contrary, almost made me doubt its very existence.
(Translated by Stephen Hudson)
Mais ce trompe-l’oeil qui mettait près de moi un moment du passé, incompatible avec le présent, ce trompe-l’oeil ne durait pas. Certes, on peut prolonger les spectacles de la mémoire volontaire, qui n’engage pas plus de forces de nous-même que feuilleter un livre d’images. Ainsi jadis, par exemple, le jour où je devais aller pour la première fois chez la princesse de Guermantes, de la cour ensoleillée de notre maison de Paris j’avais paresseusement regardé, à mon choix, tantôt la place de l’Église à Combray, ou la plage de Balbec, comme j’aurais illustré le jour qu’il faisait en feuilletant un cahier d’aquarelles prises dans les divers lieux où j’avais été et où, avec un plaisir égoïste de collectionneur, je m’étais dit, en cataloguant ainsi les illustrations de ma mémoire : « J’ai tout de même vu de belles choses dans ma vie. » Alors ma mémoire affirmait sans doute la différence des sensations, mais elle ne faisait que combiner entre eux des éléments homogènes. Il n’en avait plus été de même dans les trois souvenirs que je venais d’avoir et où, au lieu de me faire une idée plus flatteuse de mon moi, j’avais, au contraire, presque douté de la réalité actuelle de ce moi.
(l’édition Gallimard, Paris, 1946-47 )
自訂分類:Quotations -- VII
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